bûche de Noël sans gluten, sans sulfites ni additifs, à la mousse de canneberges

(NOTE : This recipe is available in English here)

L’an passé à Noël j’avais réalisé un sapin biscuité en 3D, pour changer un peu. Mais cette année je reviens à la tradition et je vais faire une bûche en dessert. Ce sera la troisième recette de bûche sur ce blog. La première était au chocolat et aux oranges confites, la deuxième au café. Chaque fois que je fais une bûche, je pense à l’une de mes grand-tantes, qui à 92 ans continue à faire elle-même son pain sans sel et à confectionner non pas une, ni deux, mais trois, parfois quatre magnifiques bûches pour les fêtes de fin d’année, aux parfums variés ! Celle que je propose aujourd’hui est composée d’un biscuit cacaoté, fourré avec une mousse de canneberges. Pour compenser son goût acidulé et mettre les papilles en fête, je recouvre la bûche d’une crème onctueuse légèrement sucrée puis parsemée d’éclats d’amandes grillés. J’ai trouvé l’astuce pour obtenir une mousse fruitée vraiment bonne, qui tienne sans crème Chantilly: il faut battre un blanc d’oeuf en meringue avant de l’incorporer à la préparation aux fruits à laquelle on ajoute de l’agar-agar. Si vous êtes ici parce que vous devez éviter les produits laitiers, cette recette a toutes les chances de vous plaire ! Et si vous voulez connaître les déboires que j’ai eus sur de nombreux mois avant de parvenir à mes fins, j’en parle après la recette.

ATTENTION: toute reproduction ou utilisation de cette recette à des fins commerciales est absolument interdite sans l’autorisation expresse de l’auteure de ce blog, ma cuisine sans sulfites.

Ingrédients pour une bûche 6 à 8 parts 

Pour la purée de fruits:

200 g de canneberges, fraîches ou surgelées

– 200 ml de jus d’orange fraîchement pressées (environ 2 oranges)

– 40 g de sucre blond de canne naturel, sans colorant caramel

Pour le biscuit cacaoté:

3 œufs, blancs et jaunes séparés

90 g de sucre glace maison (c’est-à-dire du sucre passé au moulin à café)

2 CS d’huile de pépins de raisin (sinon le biscuit est trop sec)

15 g de cacao pur non sucré

30 g de poudre d’amandes bio (pour éviter les sulfites)

30 g de farine de riz que l’on tamisera

NOTE : si vous n’aimez pas le chocolat, vous pouvez le remplacer par son équivalent en poids de farine de riz, comme dans ma recette de base ici ; il n’est pas alors nécessaire de mettre de l’huile dans la préparation

Pour l’imbibage du biscuit:

4 CS d’eau, sucrée avec 1 cc de sucre

Pour la mousse:

200 ml de purée de canneberges préparée plus haut

2 jaunes d’œufs + 1 seul blanc séparé (congeler le deuxième pour un usage ultérieur, comme mes feuilles de brick sans gluten)

– 50 g de sucre blond de canne naturel

– 4 g (= 2 cc) d’agar-agar

– 15 à 20 g de sucre glace maison

Préparation : temps total 30 min + 30 min + 30 min + 15 min (dont 2 minutes avec une paire de mains supplémentaires 😊) pour la finition

On commence par la purée de fruits qui servira à confectionner la mousse:

Mettre les canneberges à cuire avec le jus d’orange et le sucre à couvert, 10 à 15 minutes à feu réduit après le début d’ébullition. Les mixer finement au mixeur plongeant et laisser en attente.

 

 

A NOTER : Cette purée peut être faite deux jours avant la confection de la bûche et conservée au réfrigérateur, ou bien congelée plus longtemps avant.

On continue avec le biscuit cacaoté:

(Déposer une feuille de papier cuisson graissé sur une plaque de cuisson et préchauffer le four à 210°C / 410°F, chaleur tournante sinon à 220°C / 425°F en chaleur statique)

1. Battre les jaunes et le sucre jusqu’à blanchissement du mélange.

2. Ajouter l’huile, le cacao, puis la poudre d’amandes. Bien mélanger après chaque ajout.

3. Battre les blancs en neige et en incorporer la moitié avec une maryse.

4. Ajouter alors la farine de riz en la tamisant.

5. Finir d’incorporer le reste des blancs.

6. Etaler en un rectangle sur le papier cuisson et cuire 5 minutes. C’est rapide. Pendant ce temps, passer un torchon (propre 😊) à l’eau du robinet et l’étendre (on peut le doubler) sur un plan de travail.

7. Déposer le biscuit sortant du four à l’envers sur le torchon mouillé. Retirer délicatement le papier cuisson, imbiber le gâteau (rappel : 4 CS d’eau + 1 cc de sucre) et rouler immédiatement dans le torchon. Ne pas écouter ceux qui vous disent de laisser refroidir le gâteau avant de le rouler ! Le biscuit va refroidir dans cette forme pendant que vous allez vous occuper de la mousse. Pour accélérer le refroidissement, s’il n’y a pas de voleurs dans les parages (gente féline y compris 😄😉😻), on peut profiter que c’est l’hiver et le placer sur le rebord de la fenêtre.

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Le biscuit à la sortie du four en attente d’être imbibé.

On prépare la mousse:

1. Battre le blanc en neige en lui ajoutant peu à peu le sucre glace. On obtient un blanc meringué.

2. Battre les jaunes et le sucre ordinaire jusqu’à ce que le mélange blanchisse.

3. Ajouter l’agar-agar à 200 ml de purée de canneberges et mettre à chauffer doucement, en remuant sans cesse, environ une minute après le début d’ébullition. C’est ce qui aidera la mousse à se tenir.

 

 

4. Incorporer cette purée chaude par petites doses au mélange jaunes + sucre, puis le blanc meringué dans la foulée, avant que l’agar-agar ait eu le temps de la faire prendre.

On fourre le biscuit avec la mousse:

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Dérouler le biscuit refroidi. Il a pris une forme légèrement incurvée sur laquelle on étale généreusement la mousse. Se faire aider pour maintenir le biscuit ouvert pendant cette opération ! Le laisser dans cette position « inconfortable » au réfrigérateur le temps que la mousse prenne.

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De ce côté le biscuit est incurvé, ce n’est pas grave. La mousse a quand même été mise à l’intérieur.

Au bout d’une bonne demi-heure, quand la mousse n’est plus liquide, rouler le biscuit pour lui donner sa forme définitive et le déposer sur le plat de service. Il ne reste plus qu’à le décorer pour lui donner un air de fête !

On décore pour une présentation de fête :

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On pourrait presque servir le gâteau tel quel, mais c’est Noël alors on continue! Vous pouvez constater qu’il n’y a aucun besoin de colorant artificiel quand on travaille avec des ingrédients naturels!

Préparer une crème au beurre (ou totalement sans beurre si on veut) avec :

20g d’huile de coco + 15g de beurre ghee que l’on fait fondre ensemble, et auxquels on ajoute 25g de margarine, 15 g de sucre glace maison, 1 cc d’extrait de vanille bio et un demi jaune d’œuf. Passer au mixeur plongeant puis étaler sur la bûche.

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A ce stade la crème qu’on vient de faire est encore molle. 

Déposer des éclats d’amandes bio grillés par-dessus, à la truelle, à la cuillère, à la main, comme vous voulez ! La crème fixe les amandes et figera tranquillement au réfrigérateur pendant que vous vaquerez à d’autres occupations.

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Et maintenant, les tribulations d’une Joëlle têtue persévérante en quête de la mousse « parfaite »:

Même si je considère que les pâtisseries doivent rester une exception dans notre alimentation, je suis une grande fan de l’émission « Le Meilleur Pâtissier ». Evidemment, c’est très frustrant quand on doit (pas un choix ni une mode chez nous!) manger sans gluten pour moi, et sans produits laitiers ni conservateurs pour ma Moitié. M’étant mis en tête de faire une mousse aux fruits, je suis allée voir ce que d’autres proposaient. J’ai commencé par essayer de remplacer la crème par de la crème de coco. Pour qu’elle ait une consistance proche de la crème Chantilly, il faut de préférence la passer au congélateur. Sans parler du goût qui ne plaît pas forcément à tout le monde, ce n’est pas très pratique quand on veut fourrer un gâteau. J’ai essayé aussi de mélanger crème de coco et huile de coco. Le mélange se défait, perd son homogénéité, dès que l’huile se solidifie au frigo. Résultat : en mangeant on sent de petites billes d’huile de coco durcie, pas super comme texture ! D’une manière générale, dès qu’on tente de mélanger un produit aqueux (comme par exemple un coulis de fruits) à un produit gras (ici la crème, l’huile de coco, ou le beurre de cacao, eh oui, j’ai essayé ça aussi !), ça ne fonctionne pas. C’est de la chimie de base, où avais-je la tête 🤓 ? D’où la présence des fameux « émulsifiants » dans les recettes industrielles.

C’est en mangeant une mousse au chocolat que j’ai eu un début de révélation : le blanc battu forme une mousse ; alors, premiers essais avec des framboises et un début de réussite, mais même avec de l’agar-agar la mousse ne tient pas beaucoup. Mon pire déboire a été chez mes enfants aux Etats-Unis. Dès qu’on change de pays, donc d’ingrédients, il y a toujours le risque que le résultat ne soit pas le même. Là, la garniture de mon gâteau de fête a lamentablement coulé sous le poids de la couche supérieure !

Et puis, un peu par hasard, un jour où j’ai trouvé ma base fruitée pas assez sucrée, j’ai ajouté du sucre glace au blanc, et là, surprise, victoire, la mousse a pris comme je voulais !

Voilà, vous savez tout. Moralité : le fait qu’une recette soit publiée sur internet ne garantit pas sa réussite chez vous – même pas les miennes. Il faut l’essayer, recommencer en l’adaptant, prendre des notes comme ma tante… Ce qui est dommage, c’est que peu de sites offrent des explications sur le rôle des différents ingrédients et la chimie (je sais, la chimie de base… 🧪) qui opère quand on les emploie. Tout cela demande du temps. Très humblement, je vous offre le mien !

Je souhaite à tous de passer de belles fêtes de fin d’année, avec ou sans gluten et produits laitiers !

23 commentaires

    1. J’adore les desserts acidulés, surtout après un repas copieux, donc cette bûche était parfaite le jour de Noël.
      Merci d’être passée ici, et une très bonne année très gourmande à toi également! 😊

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  1. C’est plus qu’une recette! C’est tout un ‘savoir-faire’ que tu partages!
    Merci, il faut que j’essaie de faire comme tu dis, à la lettre. La cuisine n’est pas ma passion, j’ai peut-être un peu plus de patience pour la pâtisserie parce que j’adore ça!
    Belles fêtes de fin d’année.

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    1. Merci Carole, je pense à toi, j’ai hâte de te savoir avec une cuisine à la hauteur de tes talents culinaires! Tu envisages quel(s) dessert(s) en remplacement de la traditionnelle bûche?
      Quant à moi, en ce moment les recettes se bousculent dans mon nouveau carnet, j’ai le cerveau en ébullition, mais à cette époque de l’année, comme toi j’aime que la maison soit propre, les vitres en particulier, pour que la lumière entre au maximum ☀️. Alors pas le temps de tout publier — une chance pour vous, ça vous donne un peu de répit 😄.
      Bisous, « Take it easy! » comme disent les anglo-saxons. (Cool, cool!)

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      1. Je ne pense pas faire le dessert car je ne suis pas certaine d’avoir la cuisine prête à fonctionner. Il y aura certainement des fruits exotiques et une glace.
        Cette année on est loin de l’esprit de fêtes.
        Je n’ai même pas encore récupéré la crèche.
        Je commence à trouver cet aménagement long…
        Des bisous.

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  2. Géniale cette note et fort appétissante à quinze petits jours de noël. Ce que je trouve intéressant c’est que tu expliques tout ton processus créatif en détail avec les aléas qu’il comporte forcément, car oui réussir une telle bûche nécessite de la patience, du savoir faire, de l’ingéniosité.. Bravo à toi en tout cas. Bises bretonnes et excellent weekend Joëlle ! vivement noël !! 😉 🙂

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    1. Merci Frédéric! Je partage mes expériences heureuses et malheureuses pour que les novices du “ sans gluten et sans produits laitiers” ne soient pas découragés quand ils pâtissent! Et puis il faut bien s’occuper à la retraite 😄…
      J’espère que tu es rétabli. Il y a eu de méchants microbes par ici aussi. Gare au vent si tu sors! (On en eu la nuit dernière chez nous). Bisous!

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      1. Oui je suis rétabli. J’ai eu deux jours de grosse fatigue, enrhumé, extinction de voix.. mais là je suis à nouveau en pleine forme. Je me couvre bien. J’ai fais le vaccin contre la grippe fin octobre. Je croise les doigts pour ne pas l’attraper 😉 Belle soirée à toi, Bisous 🙂

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    1. Ton commentaire me touche beaucoup, venant de toi qui pâtisses sans gluten depuis très longtemps. Cette mousse peut sûrement se faire avec d’autres fruits, des framboises par exemple. À toi de voir comment ajuster les proportions. Merci!

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    1. Merci, Cat! Heureusement que je prends des notes dans mes carnets, parce que tu sais, je serais tout à fait capable de reproduire les mêmes erreurs à l’infini!!! J’ai à peu près la mémoire d’un poisson rouge dans son bocal 😬
      Bon week-end, merci pour ton commentaire 😊

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      1. Alors n’oublie pas d’en avoir recours ainsi que les omégas 3, le zinc, le chrome, le sélénium… la vitamine C…. qui sont de bons antioxydants . Voilà un bon article que je vais m’écrire dans le fond de ma mémoire. Bise

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